Pérennisation de l’abandon de la pratique de l’excision par le soutien à l’éducation et à la formation et l’accession progressive des filles à des formations supérieures et des professions valorisantes. S’assurer de l’intégrité physique des élèves avec un contrôle médical annuel. Contrôle des résultats scolaires, lors d’entretien avec les directions d’établissement et les enseignants.
Les premières volées de filles qui ont bénéficié du programme sont devenues aujourd’hui des adolescentes et des jeunes femmes. On constate chez ces filles qui ont échappé à l’excision un épanouissement et une volonté de progresser nouvelles, qui en font le ferment d’un changement irréversible du rapport des femmes à leur existence et à leur place dans la société. En termes financiers, les formations secondaires et supérieures représentent un coût nettement plus élevé que la formation de base et constituent généralement une charge inabordable pour les familles. Les établissements d’enseignement sont souvent éloignés et nécessitent une mise en internat pour les filles venant des villages. Les frais d’inscription sont élevés et les familles doivent en outre prendre à leur charge tous les frais annexes de matériel scolaire et d’équipement : livres, cahiers, uniformes, linge, repas, frais de déplacement, etc. Le fait que de plus en plus de filles de notre programme accèdent, au fil des ans, aux niveaux de formation supérieurs oblige MEA à repenser son mode de soutien aux familles et aux élèves, en instituant un système de bourses couvrant une part importante des frais d’études, mais en laissant également une partie à la charge des familles, dont il paraît logique qu’elles participent, dans la mesure de leurs moyens, à un processus d’ascension sociale dont les effets seront bénéfiques pour toute la famille et pour la collectivité.
Bénéficiaire :
Les bénéficiaires directes du projet seront les jeunes filles du programme MEA inscrites dans les niveaux Secondaire I (3 ans), Secondaire II (3 ans) et Supérieur du système sierraléonais de formation, à Masanga et dans les établissements de formation secondaire et supérieure du district.
Partenaire local :
Comité local à Massanga – Sociétés de femmes « Bondo » (les ex-exciseuses)
Financement :
VSS année 1 : CHF 18’960
VSS année 2 : CHF 21’465
Coût total du projet : CHF 68’085
Objectif agenda 2030
Résultat final
Pas de filles excisées pendant ces deux années, ce qui veut dire que le programme contre l’excision remporte un succès à 100%.
Moins de filles que prévu ont atteint le niveau secondaire. Motifs :
Restructuration du programme en soutenant exclusivement les filles immatriculées dans les écoles agréées par notre programme.
Insuffisance pour suivre les niveaux supérieurs.
Mariages, grossesses ou départ de la région.
Nous observons un grand changement des mentalités, grâce à l’éducation et la formation des filles. Nous suivons les filles dès la petite enfance et jusqu’au niveau supérieur, créant ainsi une évolution irréversible du rapport des femmes à leur intégrité physique et psychique.
90 % des élèves sont passées à un niveau supérieur.
70% ont réussi leurs examens pour rentrer en secondaire senior.
20% ont réussi leur certificat de fin d’études
Les écoles ont été fermées durant plusieurs mois suite à la pandémie de coronavirus.
Laissées à elles-mêmes dans leur village il y a eu un certain relâchement.
Le gouvernement a élevé le niveau, ce qui pénalise les élèves en zone rurale.
Pas de filles excisées et de plus en plus de familles hors de la région qui suivent l’exemple. La santé des jeunes filles et leur ambition de réussite sont encourageantes.
Le projet continue et même si un jour il n’y a plus d’excision dans le pays, ce qui n’est pas pour demain, il restera le soutien scolaire des filles qui sont toujours moins considérées que les garçons mais qui sont souvent plus éveillées et travailleuses.
Nous avons réussi à construire un site de qualité au milieu de la brousse. Les élèves y évoluent avec joie, dans des classes de maximum 20 élèves. Ces filles jouissent d’une meilleure santé grâce aux repas équilibrés servi à midi. Elles sont respectées et écoutées. Elles peuvent ensuite rejoindre les écoles supérieures sereinement et avec un meilleur bagage. Nous sommes heureux et fiers de notre programme, qui a pu se réaliser grâce à un engagement basé sur le respect des mœurs et coutumes locaux en proposant une alternative : l’éducation contre l’abandon de l’excision. Le fait que plusieurs femmes blanches aient participé à des cérémonies Bondo a aussi contribué à l’intégration dans la communauté féminine locale.