23/22-188 – Renforcer le processus d’intervention sociale de l’association Proyecto Mujer Mary Barreda – Eirene

Eirene projet 22-188

L’association Proyecto Murej Mary Barreda est une organisation nicaraguayenne qui promeut et défend le droit des enfants, des adolescents, des jeunes et des femmes, à vivre une vie sans violences. Avec 33 ans d’expériences, l’organisation dispose d’une équipe pluridisciplinaire composée de psychologues, d’avocates et d’une communicatrice sociale. 

L’organisation souhaite aujourd’hui mener un travail de capitalisation de ses expériences et une systématisation des processus de travail social développés durant toutes ces années d’activités, avec le soutien d’une volontaire d’Eirene Suisse. 

En parallèle de ce processus, le travail de la volontaire consistera à adapter certains outils de gestion de projet pour agiliser les processus et à former l’équipe à leur utilisation. La volontaire, animatrice socioculturelle, mettra également en place de nouveaux outils de travail sur le terrain, au travers d’activités artistiques réalisées avec 4 groupes cibles à risques : les enfants travailleurs au terminal de bus, les adolescents liés à Mary Barreda formés comme communicateurs, les adolescents à risque d’exploitation sexuelle commerciale et des familles de la zone rurale. 

Selon ONU Femmes, pendant la crise mondiale déclenchée par la pandémie de COVID-19, les femmes employées dans le secteur du travail domestique ont occupé́ une place cruciale dans la réponse à la crise, en raison du rôle central qu’elles jouent dans la prise en charge des enfants, des personnes malades et dépendantes et dans l’entretien des ménages, y compris concernant la prévention de la propagation du virus.  

Cette crise mondiale creuse le fossé des inégalités et des injustices dont les femmes sont souvent les premières victimes. D’une part, parce qu’elles sont les principales dispensatrices de soins dans nos sociétés : par le biais d’un travail non rémunère, non reconnu et sous-évalué et, d’autre part, car elles sont en majorité́ travailleuse du système de santé. De plus la vulnérabilité́ des femmes et des filles est souvent exacerbée par d’autres facteurs : violence de genre, migrations forcées, crise climatique, emplois précaires, surcharge du travail de soins, etc.  

La violence reste l’un des principaux problèmes au Nicaragua, en particulier la violence basée sur le genre (VBG), qui touche des groupes de population vulnérables tels que les enfants, les adolescents et les femmes. La culture machiste chosifie le corps des filles et des adolescentes et promeut un système de croyances qui blâme les victimes et justifie leurs agresseurs. Ce système influence également les rôles et les pratiques éducatives au sein des familles. L’organisation catholique pour le droit de décider (CDD) dénombre en 2021 : 71 féminicides, 140 tentatives de féminicides, et plus de 100 enfants laissés orphelins. La plupart des victimes sont des femmes âgées de 18 à 35 ans, suivies des femmes âgées de 36 à 59 ans. Le viol et les abus sexuels sont des crimes très répandus au Nicaragua. Les données sur les violences sexuelles dans le pays continuent d’augmenter.  

Bénéficiaires : 

1 Organisation : Mary Barreda (renforcement institutionnel) soutenant 1’800 filles et femmes avec une assistance psychosociale, médicale et/ou juridique.  

10 collaborateurs de Mary Barreda  

30 enfants travaillant dans le quartier autour du terminal de bus  

15 Adolescents formés comme communicateurs et contribuant à la prévention de la violence basée sur le genre  

15 Adolescentes en danger d’exploitation sexuelle commerciale et adolescentes qui ont suivi le processus de Mary Barreda et sont sortis du danger.  

15 Personnes issues de communautés rurales

Partenaire local :

Association Proyecto Murej Mary Barreda 

Financement :
VSS année 1 : CHF 21’263

VSS année 2 : CHF 16’854

Coût Total du projet : CHF 84’706

Objectif agenda 2030

Statut du projet

En cours

Durée

2022 – 2024

Pays

Nicaragua

Continent

Amérique du Sud

 

Découvrir et télécharger la fiche projet : ici

Résultat intermédiaire

Au début du projet, la sous-directrice, travailleuse sociale avec 33 ans d’expérience, était en arrêt maladie et n’a malheureusement pas pu apporter son soutien à̀ la volontaire. Toutefois, la volontaire a pu compter sur l’équipe pluridisciplinaire, qui met en place les interventions sociales, et travailler directement avec les collaborateurs·rices. 
Cinq nouvelles travailleuses sociales, en plus de celle déjà présente, ont été engagées au mois de juillet 2022. Avec la directrice, la volontaire a pris la décision de modifier le processus de capitalisation et d’inclure ces travailleuses sociales ainsi que la sous- directrice (à distance et de forme ponctuelle) à la réalisation de la capitalisation d’expériences. À la suite de la première réunion avec toute l’équipe, il a été identifié la nécessité de connaitre le rôle professionnel des travailleuses sociales au sein de l’organisation. Des réunions pour identifier les expériences à récolter et analyser ont été menées avec les six travailleuses sociales, afin de définir les produits (livrables) souhaités.  

Sur les recommandations de la CT de Valais Solidaire, la volontaire a suivi une formation sur la capitalisation donnée par Isango (en virtuel), ce qui lui a permis de réajuster le processus.  

La force de l’action sociale est de s’adapter au contexte et à la population cible. Durant l’année 2021, la fermeture d’organisations partenaires et de bailleurs de fonds internationaux sur le territoire nicaraguayen a affecté la mise en place des actions artistiques. Ce projet spécifique a été ajusté par la volontaire et la direction, afin de pallier à ces impondérables et répondre aux exigences du gouvernement pour recevoir les ressources financières nécessaires. Cela a ralenti l’exécution des actions et a impacté la mise en place des processus artistiques.  

Cette expérience a permis à la volontaire de prendre conscience de la réalité nicaraguayenne actuelle lors de la mise en œuvre d’un projet. L’avantage est d’avoir avec le temps, nouer suffisamment de contact avec des artistes locaux volontaires et des artisans prêts à  soutenir dès que le projet pourra démarrer. Par exemple, l’échange avec le cirque social d’Esteli a permis d’identifier trois artistes volontaires pour la mise en place des actions.  

La volontaire a également donné un cours de théâtre à la UNAN et des ateliers d’art-thérapie dans le cadre d’un projet de Mary Barreda. Cela lui a permis d’identifier des jeunes ayant un intérêt pour l’art, de savoir comment capter leur attention et donner des ateliers artistiques adapté.  

Les processus identifiés seront réalisés avec les ressources nécessaires mais dans un temps plus restreint que prévu