Après treize années d’activité, le Comité de MEA a estimé nécessaire d’entamer une réflexion sur l’avenir de son programme : comment assurer à long terme l’abandon des mutilations génitales et consolider le changement des mentalités face à cette problématique ?
Il est apparu clairement qu’une telle évolution reposerait avant tout sur une amélioration de la condition socio-économique des femmes et de leur rôle dans la collectivité, par un renforcement de la formation de base et un accès plus large à des cursus d’études supérieurs (enseignement, professions de la santé, commerce, gestion et administration).
Les premières volées de filles qui ont bénéficié du programme sont devenues aujourd’hui des adolescentes et des jeunes femmes. On constate chez ces filles qui ont échappé à l’excision un épanouissement et une volonté de progresser nouvelles, qui en font le ferment d’un changement irréversible du rapport des femmes à leur existence et à leur place dans la société.
Le soutien accru aux formations secondaires et supérieures des jeunes filles de notre programme qui échappent à l’excision.
En termes financiers, les formations secondaires et supérieures représentent un coût nettement plus élevé que la formation de base et constituent généralement une charge inabordable pour les familles. Les établissements d’enseignement sont souvent éloignés et nécessitent une mise en internat pour les filles venant des villages. Les frais d’inscription sont élevés et les familles doivent en outre prendre à leur charge tous les frais annexes de matériel scolaire et d’équipement : livres, cahiers, uniformes, linge, repas, frais de déplacement, etc.
L’approche respectueuse de la population et de ses coutumes adoptée par MEA a permis de gagner la confiance des autorités, des familles et des sociétés traditionnelles de femmes, dont les dirigeantes ont accepté de renoncer à l’excision et de se reconvertir, devenant elles-mêmes les propagatrices de l’abandon des mutilations génitales.
La Sierra Leone reste l’un des pays les plus pauvres de la planète. Avec un IDH (indice de développement humain de 0.42, il se classe au 180ème niveau mondial, parmi les trois derniers pays du classement. La situation sanitaire et sociale est extrêmement précaire et 2/3 de la population adulte du pays sont encore analphabètes.
L’enseignement en Sierra Leone est légalement requis pour tous les enfants, durant quatorze ans, 2 ans d’école enfantine, 6 ans d’école primaire (classes P1-P6), trois ans dans l’enseignement secondaire junior et 3 ans en secondaire senior, mais les coûts de plus en plus élevés permettent à très peu d’élèves des zones rurales d’y accéder. Les élèves des écoles primaires ont généralement entre 6 et 12 ans, et dans les écoles secondaires de 13 à 20 ans. Le pays compte 3 universités : le Fourah Bay Collge (1827), UNIMAK – l’Université de Makeni (2005) et l’Université de Njala (2005).
Bénéficiaires :
Les bénéficiaires directes du projet seront les jeunes filles du programme MEA inscrites dans les niveaux Secondaire (3 ans) et Supérieur du système sierra-léonais de formation (4 ans), dans les établissements de formation secondaire et supérieure du district.
Partenaire local :
L’association MEA Masanga, Elle est officiellement reconnue et enregistrée auprès du Ministère des Affaires sociales et de l’Enfance et du Conseil régional de district.
Financement :
VSS année 1 : CHF 36’807
Coût Total du projet : CHF 92’019
Objectif agenda 2030
Résultat final :
Pour l’année scolaire 2021-2022:
283 filles ont été inscrites dans nos programmes de formation :
127 au niveau Secondaire 1,
136 au niveau Secondaire 2,
20 au niveau supérieur et universitaire.
128 ont réussi leur année au niveau S1, 127 au niveau S2 et 16 au niveau supérieur et universitaire, soit un niveau de réussite de 95 %.
Pour l’année scolaire 2022-2023 :
296 filles ont été inscrites dans nos programmes de formation :
124 au niveau Secondaire 1,
146 au niveau Secondaire 2,
26 au niveau supérieur et universitaire.
100 ont réussi leur année au niveau S1, 144 au niveau S2 et 21 au niveau supérieur et universitaire, soit un niveau de réussite de 90 %
La crise sanitaire a beaucoup perturbé l’enseignement et découragé certaines élèves.
5 filles enceintes + 2 départs dans une autre région.