Mise en place de formations professionnelles répondant aux besoins de l’économie locale avec la participation des employeurs locaux
Création d’un réseau d’entreprises formatrices et d’une plateforme « bourse d’emplois ».
La région du Galmudug est l’une des plus défavorisées de Somalie. Sa population, qui se relève progressivement après des décennies de guerre claniques et des périodes d’extrême sècheresse, est particulièrement vulnérable. Parmi les jeunes, seuls quelques privilégiés peuvent se rendre à la capitale, soit pour suivre des filières dispensées dans des « lycées techniques», soit pour faire des études a ̀ l’université.́ Ces filières sont coûteuses et, de plus, les compétences qui y sont développées ne répondent souvent pas aux besoins de l’économie locale. En conséquence, plus de 2/3 de ces jeunes formés, qui comptent pouvoir rentrer chez eux et contribuer au développement de leur région, se retrouvent à l’issue de leur formation au chômage, donc à la rue. Sans perspectives, ils partent en exil ou à la guerre, au même titre que les nombreux jeunes gens qui n’ont jamais eu la possibilité de suivre une formation ou de trouver un emploi « sur le tas ».
Le projet est en premier lieu destiné aux jeunes femmes et jeunes hommes sans emploi et sans formation, de même qu’aux employeurs potentiels. Il vise à mettre en place des formations professionnelles répondant au besoin de l’économie locale et à améliorer les perspectives d’emploi de la population de Galmudug.
Bénéficiaire :
50 femmes et hommes formés pour accéder à un apprentissage professionnel, et connaitre les outils indispensables à la recherche d’un emploi.
20 patronnes et patrons qui développent les compétences requises pour devenir acteur /-trice dans la mise en place de formations professionnelles et endosser un rôle de formateur/ trice dans leur propre entreprise.
Partenaire local :
Coordinateur de RAJO en Somalie – les entreprises formatrices – Les autorités locales
Financement :
VSS année 1 : CHF 12’142
VSS année 2 : CHF 9’358
Coût total du projet : CHF 47’510
Objectif agenda 2030
Résultat final
Le projet a contribué à l’amélioration des perspectives d’emploi dans la région du Galmudug. Les premiers fondements requis pour l’introduction d’un système de formation professionnelle répondant aux besoins du marché local ont pu être posés.
Malgré les restrictions sanitaires introduites début 2020, 40 jeunes sans emploi et sans formation initiale ont pu mener à bien une formation de base leur offrant de nouvelles perspectives en leur ouvrant les portes vers le monde du travail.
En outre, 18 professionnelles ont acquis les outils leur permettant d’améliorer les processus dans leur propre entreprise.
Enfin, point capital : le projet a contribué à renforcer les contacts entre employeurs et personnes à la recherche d’un emploi, et à sensibiliser les employeurs à l’importance du rôle qu’ils peuvent jouer en tant que « formateurs en entreprise ». Ces derniers ont réalisé à quel point leur contribution était indispensable lors de la mise en place de formations professionnelles ciblées sur leurs besoins. Une culture de l’ « échange » et de la formation s’est ainsi amorcée. Une première « bourse d’emploi », concrétisée par l’engagement d’une personne de référence, a vu le jour.
L’implication des autorités régionales dans toutes les étapes du projet a par ailleurs permis de faire reconnaitre au niveau politique le potentiel qu’offre un système de formation répondant directement aux besoins du marché. Les bases posées restent fragiles, mais les résultats obtenus et les échos des participantes au projet ne font que renforcer la motivation de l’équipe de projet à poursuivre ses efforts sur la voie tracée.
La première partie du projet s’est déroulée conformément aux prévisions (Cf. note d’étape 3aa du 30.01.2020) : en janvier 2020 les conditions semblaient réunies pour atteindre – voire surpasser – les objectifs fixés et mener à bien le projet à l’automne 2020 selon le budget initial. C’était cependant sans compter avec la pandémie de Covid-19 qui a touché la population dès le printemps 2020.
L’introduction de mesures sanitaires conformes aux recommandations de l’OMS et aux consignes du gouvernement somalien a représenté un immense défi, accompagné de coûts supplémentaires. Le respect des règles de distanciation sociale a notamment impliqué le dédoublement des classes et des heures d’enseignement.
Les contraintes du calendrier ont mis l’équipe de projet sous pression. Les activités prévues pour le début de l’année 2020 se sont vues reportées de quelques mois. Pour combler ce retard sans empiéter sur l’année 2021, le programme s’est déroulé sans interruption de juillet à décembre 2020, moyennant des jours et heures de cours supplémentaires. 15 des 55 personnes sans emploi et deux professionnelles ont dû interrompre les cours peu avant la fin de l’année en raison de la pandémie. La fermeture des écoles par les autorités a par ailleurs eu un impact négatif sur la motivation des participantes et des professeurs (si les écoles sont fermées, n’est-il pas risqué de suivre des cours ? problèmes d’organisation sur le plan familial, etc.).
Grâce à l’immense engagement et à la réactivité des différents acteurs locaux, les objectifs du projet ont cependant pu être en grande partie atteints.
