22-186 – Formation et sensibilisation sur la notion de la violence – AKT

L’ISHNDC œuvre dans le village de Momé-Katihoè au sein d’une population vulnérable et dont l’activité principale est l’agriculture avec tous les aléas dus aux anomalies climatiques. Avec l’aide financière, notamment, de l’’AKT, l’ISHNDC apporte un appui à la communauté villageoise dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la formation professionnelle des enfants et des jeunes en vue de leur bien et mieux être. Au-delà de cet appui, fort est de constater que des violences entravent le bien vivre des familles, voire de la communauté civile et des lieux d’éducation, en rapport aussi avec la rigidité du contexte socioculturel. 

L’ISHNDC, dans l’objectif de sa mission auprès de cette communauté, veut se pencher sur cette problématique en proposant des approches de solutions en vue de lutter contre les violences domestiques. 

De manière spécifique, le projet cherche à vulgariser la notion de violence et ses impacts sur la personne victime en particulier et sur la communauté en général. 

Avec des stratégies basées sur l’Information, l’Éducation et la Communication –IEC-,l’ISHNDC mettra en place une équipe composée des « pairs éducateurs », pour un coaching auprès de la communauté villageoise dans la lutte contre les violences envers femmes et filles, notamment.  

Pour outiller cette équipe dans sa mission de coaching, l’ISHNDC, organise un atelier de formation et de sensibilisation sur le thème de la violence en général et sur les violences domestique en particulier, et crée une cellule d’écoute/informations et conseils. 

Comme l’a démontré la petite enquête auprès de la population, des femmes et jeunes filles ont manifesté rapidement leurs besoins en la matière : besoins d’information, de soutien et conseils, voire de protection et aussi d’aide financière pour affermir leurs droits d’intégrité psychique et physique. 

Une infrastructure de cette dimension ne peut être un projet de l’ISHNDC étant donné qu’il appartient d’une part au pouvoir politique et policier et d’autre part, aux organismes subventionnés ou non spécialisés en la matière d’y répondre. Par contre l’ISHNDC peut être un participant à cette lutte selon le projet déterminé.  

Dans le cadre de sa mission de soins de santé holistiques, élargie à celle dudit projet, l’ISHNDC est en mesure d’assurer cette fonction d’information/de conseils et d’orientation. De plus, en formant et responsabilisant des membres de la population par la création d’un mouvement citoyen avec des pairs-éducateurs capables de s’impliquer et de collaborer avec l’institut des sœurs hospitalières, la lutte contre les violences au sein de la population devient une prise de conscience et action citoyenne et non celle d’une seule institution. 

Nous sommes conscients que cela n’est pas une garantie en vue de l’éradication des comportements violents ! Cela, nous le savons et vivons malheureusement, voire douloureusement, encore chez nous en Suisse. Cependant, le fait de thématiser/parler de l’illégitimité des comportements violents et d’avoir des relais fiables et influents auprès de la population ainsi qu’à l’écoute des victimes, un premier pas pour briser le « silence » aura été fait. Démarche initiale indispensable aussi pour permettre aux victimes d’entreprendre des démarches ou procédures dont elles ont droit. 

Bénéficiaires : 

Les participant-e-s au séminaire/atelier et par les actions prévues, les victimes de violences mais aussi la population en général.

Partenaire local :

Institut des Sœurs Hospitalières de Notre Dame de Compassion (ISHNDC) Momé-Katihoé / Afagnan Togo : 

Sr Elisabeth ALPIGER, supérieure générale des Sœurs Hospitalières Notre Dame de Compassion et cofondatrice de l’ISHNDC, de la communauté des sœurs hospitalières de Sion 

Sr Alida EKOUE , assistance administratrice et référente pour le projet scolarisation et formation et de ce projet LVD 

La/le responsable du lieu d’accueil et d’information  

Financement :
VSS année 1 : CHF 4’349

VSS année 2: CHF 2’543

Coût Total du projet : CHF 9’833

Organisation

Aide Katihoé Togo (AKT)

Secteurs d’activités

Education

Droits Humains

Objectif agenda 2030

Statut du projet

Terminé

Durée

2022-2024

Pays

Togo

Continent

Afrique

Découvrir et télécharger la fiche projet : ici

Résultat final :

Résumé de la formation

L’atelier de recyclage de formation sur le thème VIOLENCE BASÉE SUR LE GENRE « Sanction au niveau juridique », s’est tenue du 23 au 25 octobre 2023 dans les locaux du Centre Socio-Médical Hôtel-Dieu de Momé-Katihoé.

Sur les 17 formés attendus 14 ont répondu et ont tenu jusqu’à la fin de la formation. Les 3 autres ont quitté le milieu. La formation s’est déroulée dans une atmosphère chaleureuse et revitalisante. Les participants, désormais équipés pour signaler les violences au niveau juridique, sont ravis d’avoir bénéficié de cette extension de leurs compétences. Le contenu de la formation a souligné l’importance de traiter les cas de violence sur le plan juridique, en signalant les incidents aux autorités compétentes pour que les auteurs soient tenus responsables, ce qui servirait d’exemple dissuasif pour le reste de la population.

Les discussions continuent sur la plateforme, crée pour la circonstance.

Le travail des pairs-éducateurs sur le terrain, a véritablement commencé en janvier 2024. Cette fois-ci, ils sont envoyés par binôme pour se soutenir mutuellement, et un rapport est rédigé à la fin de chaque séance de sensibilisation. Nous avons pensé débuter en janvier pour étendre la sensibilisation sur toute l’année.

Résultat obtenu :

Au cours des 4 derniers mois, nous avons touché 340 personnes, dont 222 femmes et 118 hommes. Certaines victimes ont été orientées vers le centre d’écoute pour un suivi plus approfondi. Nous avons également fait appel à la loi et à la justice pour résoudre certaines situations.

Certaines victimes sont menacées par leurs agresseurs, souvent leurs maris qui leur interdisent strictement de les dénoncer à la police sous peine de graves conséquences. Ainsi, ils instillent la peur dans le cœur de leurs femmes, qui refusent alors de porter l’affaire devant la gendarmerie.

L’accueil réservé aux pairs-éducateurs a été plus ou moins positif. En plus, l’utilisation des badges leur conféraient une certaine légitimité. Cependant, notre principal défi demeure dans le refus des victimes de dénoncer les auteurs de violence, entravant ainsi leur poursuite en justice.

Nous bénéficions du soutien de la gendarmerie dans cette initiative, qui nous encourage à persévérer. Le commandant de brigade a confirmé que les cas de violence sont malheureusement fréquents dans nos communautés et qu’il les traite quotidiennement.