23/22-192 – Champs familiaux bocagers – Morija

Le projet Champs Familiaux Bocagers contribue à améliorer durablement les conditions de vie des habitants de Nobéré par l’agroécologie. 
Les principaux objectifs sont :  

D’améliorer durablement la situation alimentaire et financière des agriculteurs de Nobéré par le développement et la diffusion de produits, techniques et services agroécologiques adaptés au contexte et permettant la résilience de l’agriculture face au changement climatique. 

Valoriser et vulgariser les produits et des pratiques agroécologiques afin de les rendre accessibles au plus grand nombre localement. 

Renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles des acteurs locaux à travers la formation et l’appui technique. 

L’économie locale s’appuie sur une agriculture de subsistance basée sur la production de céréales vivrières visant à satisfaire les besoins alimentaires de la famille. Le surplus, rarement atteint, est commercialisé et permet d’acquérir des revenus monétaires. Les cultures vivrières occupent plus de 80% des superficies travaillées annuellement. L’agriculture est dominée dans le département par de petites exploitations familiales allant de 1 à 5 hectares.  

Cette agriculture est dominée par la production céréalière : le mil, le sorgho, le niébé́, l’arachide et le riz sont cultivés en majorité́. On rencontre également sur de petites superficies la patate douce et le taro. Les cultures maraîchères sont principalement l’aubergine, la tomate et l’oignon. La culture fruitière concerne la papaye et la mangue. 
Cependant, la pauvreté́ touche fortement les agriculteurs à Nobéré, majoritaires au sein de la population (95%). Par manque de connaissances techniques et d’équipement agricoles, mais également à cause de sols dégradés non fertiles, beaucoup d’entre eux rencontrent des difficultés à nourrir leur famille. Des pratiques non respectueuses de l’environnement accélèrent la dégradation et l’érosion des sols, conduisant à une baisse des rendements.  

Bénéficiaires : 

108 agriculteurs bénéficieront d’une formation initiale sur les techniques agroécologiques et d’aménagements de leurs lieux de production. Ils seront accompagnés dans la valorisation de leurs productions.
720 habitants, souvent producteurs, bénéficieront de sensibilisation.

Partenaire local :

Morija Burkina  

Financement :
VSS année 1 : CHF 20’000

VSS année 2 : CHF 20’000

Coût Total du projet : CHF 170’764

Organisation

Morija

Secteurs d’activités

Agriculture

Economie

Objectif agenda 2030

Statut du projet

En cours

Durée

2022 – 2024

Pays

Burkina Faso

Continent

Afrique

Découvrir et télécharger la fiche projet : ici

Résultat intermédiaire : 

En septembre 2022 a eu lieu au Burkina Faso un coup d’état (le second en 8 mois). Il a été mené par un groupe de militaires mécontents de la gestion de la crise sécuritaire frappant le nord du pays, il a été dirigé par Ibrahim Traoré, un capitaine de l’armée burkinabè. Le coup d’état n’a perturbé les activités qu’une seule journée.

Lors ces deux événements survenus au Burkina Faso, il n’y a pas eu de perturbations majeures impliquants les organisations de la société civile ou les populations civiles et cela n’a pas fortement perturbé les différentes activités mises en œuvre par Morija.

La saison agricole 2022 a été marquée par de fortes pluies tardives qui ont endommagé les récoltes. Ce phénomène de pluie tardive a également provoqué une augmentation de la période de soudure. De plus, le contexte d’inflation mondiale a frappé de plein fouet le Burkina Faso et a provoqué une forte augmentation du prix des denrées alimentaires. Les agriculteurs ont eu une année difficile en termes de sécurité alimentaire.

La saison agricole 2023 (en cours lors de la rédaction de cette note d’avancement) a été marquée par des pluies tardives mais dans une quantité satisfaisante pour irriguer les récoltes. Elle sera certainement plus courte mais les semences améliorées utilisées devraient pallier ce problème. Pour le moment les agriculteurs sont satisfaits de la saison.

 

Morija a recruté en juin 2022 un chargé de projet avec une formation en agronomie qui a de l’expérience dans le secteur privé, plus précisément dans l’exploitation de coton, au Burkina Faso. Ce recrutement améliore considérablement la bonne conduite du projet, le suivi des agriculteurs et des indicateurs et le reporting à destination du siège. De plus, l’équipe de pilotage a une meilleure compréhension de son rôle et les responsabilités sont clairement appréhendées par chaque acteur.

Le projet mobilise la population locale qui reconnait la pertinence et l’utilité de l’action de Morija. Les demandes d’adhésion au projet sont de plus en plus nombreuses. Deux groupements féminins ont rejoint les bénéficiaires. Les bénéficiaires portent des initiatives qui vont dans le sens du projet sans l’appui de Morija (production de compost en autonomie, mobilisation sans contrepartie pour travailler sur le site de démonstration). Les formations sont convenablement assimilées puisque cela se traduit dans l’appropriation des pratiques agricoles en champs. Les autorités institutionnelles locales sont aussi impliquées puisque le chargé de projet entretient d’excellente relation avec les Services Techniques Régionaux.

Malgré les aléas climatiques, le projet est flexible quant aux pratiques agricoles utilisées pour l’exploitation des parcelles ce qui permet d’en mitiger les effets néfastes. On note cependant quelques difficultés liées au dérèglement climatique. Le taux de mortalité des pépinières est anormalement élevé à cause de la réduction de la période de pluie et de la non-disponibilité de l’eau pour les producteurs. Certains aménagements ont cédé à la suite d’intempéries. La divagation des animaux est également un problème, les jeunes arbres ou les pépinières non-clôturées sont ravagés pour les troupeaux en quête de nourriture. Le dialogue en cours au niveau de la mairie entre éleveurs et les producteurs ainsi que l’aménagement des zones de stabulation sont des pistes qui permettraient aux éleveurs de bénéficier du projet tout en protégeant les CFB.

Concernant la suite du projet, de nouveaux agriculteurs bénéficieront de l’aménagement d’une parcelle en CFB. Les producteurs suivis actuellement recevrons toujours l’appui de Morija mais plus particulièrement dans le but de l’autonomie, en cohérence avec la stratégie de sortie.

Concernant les pratiques agricoles, il reste des parcelles sur lesquelles aménager des vergers et la plupart des apiculteurs n’ont été ni formés, ni dotés en matériel. Les premiers tests de l’apiculture ont été un succès, les agriculteurs formés ont réussi à capturer rapidement des essaims. La première récolte devrait pouvoir se faire en octobre.

En 2024, les coopératives seront accompagnées dans leurs fonctionnement. L’enquête sur les besoins des agriculteurs a révélé que la création d’un GIEE pour la gestion du matériel n’était pas nécessaire, c’est pourquoi Morija se concentrera sur les 3 coopératives formées récemment et sur l’écoulement des produits agricoles.