Le projet APEQ a permis d’améliorer les prestations professionnelles des enseignants primaires dans leurs classes et par conséquent les résultats scolaires de leurs élèves.
Le projet APEQ vise la formation continue d’enseignants* primaires dans 4 sites francophones en Afrique et en Haïti. Il repose sur l’échange d’expériences entre enseignants et formateurs, entre locaux et volontaires suisses, pour contribuer au perfectionnement professionnel des acteurs et par là, à l’amélioration de l’enseignement dans les écoles concernées. CPA co-organise avec les partenaires une formation continue d’enseignants primaires et de formateurs d’enseignants à travers des stages d’été centrés sur la pratique en classe, l’analyse de cette pratique et l’échange pédagogique. A tous les niveaux, l’apprenant est au centre de ses apprentissages. Les approches pédagogiques – participatives et actives – visent la valorisation et l’amélioration des compétences, respectivement celles des enseignants et celles des formateurs, et a fortiori de leurs élèves.
Bénéficiaire :
-80 enseignants stagiaires répartis en 4 classes de 20 enseignants par degré (maternelle, élémentaire, moyen, supérieur) -8 formateurs encadreurs locaux pour Togo et RDC, 16-20 pour les deux nouveaux sites (Haïti et Bénin) – 2-3 volontaires enseignants-formateurs suisses – 1 coordinateur local -1 responsable pédagogique local
-1 responsable financier local
Partenaire local :
APEQ – Haïti : le partenaire principal ASAH – Bénin : le partenaire local AMAF – Togo : le syndicat SELT
Financement :
VSS année 1 : CHF 18’000
VSS année 2 : CHF 22’000
Coût total du projet : CHF 126’500
Objectif agenda 2030
Résultat final :
Les stages réalisés en 2019 et 2021
– Deux stages ont poursuivi les activités mises en route en 2018 au Togo et au Bénin, à savoir les niveaux I-19 et II-21.
– A Kikwit-RDC, il s’agit d’un nouveau cycle donc les niveaux II-19 et III-21.
– Le projet de partir à Haïti a été annulé, les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour honorer l’engagement pris en 2018. N’est pas intégré́ dans le présent rapport.
À noter qu’outre les 3 stages susmentionnés tenus en 2019 et 2021 selon le projet déposé à Valais solidaire, le Bénin a initié en avril 2021 une seconde volée de stagiaires avec 80 autres stagiaires, niveau I-21 volée B, stage non pris en compte dans ce rapport, mais néanmoins réalisé et couvert par CPA. De même à Kikwit, un stage parallèle a été conduit dans une ville de la région.
Dans les 3 pays africains, la situation de l’éducation reste très précaire, en particulier celle du personnel enseignant et celle des directions d’école : formation lacunaire, salaires bas et parfois impayés, manque de matériel, surcharge des classes (jusqu’à 80-100 élèves)
La situation politique la plus problématique était en RDC. Toutefois, en 2019, tous les stages ont pu se dérouler dans le calme et les volontaires ont pu rejoindre les lieux de stage sans difficultés, malgré les longues distances et la précarité des moyens de transport (RDC). Il faut bien préciser que les autorités ne concèdent aucun investissement dans la formation continue des enseignants.
La situation sanitaire due à la COVID explique l’interruption du projet en 2020, année au cours de laquelle aucun stage n’a eu lieu pour les enseignants. Toutefois les formateurs des 3 sites se sont réunis afin de maintenir leur niveau de qualification. CPA a soutenu leurs efforts à distance par un accompagnement pédagogique (téléphonique et écrit) ainsi que par de petites contributions financières pour compenser leurs frais d’organisation. La fragilisation voire l’absence de liens, de contacts sociaux et l’impossibilité de départs en stages, conséquences des contraintes sanitaires, a effrité la motivation des volontaires et de la Fondation dans son ensemble. Il était donc primordial de rétablir des rencontres régulières (par zoom, mais surtout en présentiel) dès que cela a été possible. L’accompagnement des partenaires a ainsi été garantie.
En 2021, chacun des 3 sites a pu fonctionner et organiser le stage assurant le programme prévu pour les niveaux, respectivement III et II (voir ci- dessus). Les contributions financières ont été adaptées aux projets respectifs locaux, mais les volontaires suisses n’ont pas fait de déplacement. Ces derniers ont assuré un accompagnement à distance intense, par voie électronique (vision conférence, échanges de documents, appels téléphoniques). De nouveaux apprentissages ont ainsi été réalisés pour les deux parties.
Les équipes pédagogiques locales avaient préparé un préprogramme de travail sur 3 semaines, identifié à quels besoins prioritaires répondre, défini les objectifs pédagogiques de l’année, choisi les nouveaux thèmes de modules de formation des formateurs et ceux à l’attention des stagiaires. Elles avaient négocié la répartition des tâches entre membres des équipes locales.
La tenue des stages en autonomie en 2021 a donné la preuve des capacités des partenaires locaux et de la confiance mutuelle.
CPA et les partenaires peuvent compter sur des équipes locales de formateurs qualifiés, engagés et faisant preuve de compétences pour conduire un stage de manière autonome, pour encadrer les classes de stagiaires, pour innover et animer des modules de formation en réponse aux exigences locales, pour adapter des ateliers de perfectionnement (disciplines scolaires, didactique, attitudes pédagogiques) selon les nouveaux besoins repérés en cours de stage et lors des visites de terrain. Ces équipes locales préparent les stages et assurent pendant les stages l’analyse des leçons, le relevé des compétences de la pratique et recueillent les évaluations. Ces dernières sont adressées à CPA et constituent la base des rapports locaux.
Le recueil de ces apprentissages en début de stage en été 22 a pu le confirmer. Ils se sentent la responsabilité de faire fructifier leurs nouveaux acquis en les partageant avec leurs collègues dès la rentrée scolaire. En ce qui concerne les participants ayant une fonction de direction d’école tout en enseignant dans leur propre classe, ils se disent de manière générale investis du rôle de multiplicateurs auprès de leurs collègues enseignants et/ou dans les rencontres d’échanges pédagogiques de leur zone. Ils disent apprécier les formations des grandes organisations, parce qu’elles distribuent de l’argent (chaque participant y reçoit le montant que nous attribuons aux formateurs !), mais qu’« ils n’apprennent rien d’utile pour leur pratique, alors qu’avec les formations CPA, chacun peut repartir avec des expériences concrètes à mettre en pratique ».
La quasi-totalité des enseignants stagiaires a poursuivi la formation : au total 220 enseignants des classes primaires et maternelles ont participé aux stages de formation continue pendant 3 semaines, et sur 3 années consécutives pour ceux qui terminent le cycle.
spécificités
L’intégration des inspecteurs et directeurs dans le stage varie selon les sites. L’organisation d’une classe spécifique à leur attention est appréciée (Kikwit), souhaitée (Togo).
Au Bénin les directeurs sont parmi les stagiaires sans difficulté particulière, mais les inspecteurs ne sont pas intégrés. Une réflexion à poursuivre selon les besoins.